Un peu d'histoire...

Un peu d'histoire de l'Usine de Rombas…

L'usine de Rombas a joué un rôle majeur pour le territoire, tant par ses dimensions que son ancienneté et son histoire. Cet ancien fleuron de la sidérurgie lorraine est aujourd'hui un témoignage important de l'histoire industrielle de la région depuis la fin du XIXème siècle. L'usine de Rombas ne changea pas moins de quatre fois de nationalité, ce qui en fait un site historique exceptionnel.

Créée dans les années 1880 à l'initiative de l'usine allemande Rombacher Hüttenwerke, l'usine de Rombas constitue la première implantation industrielle dans la plaine alluviale de l'Orne. Elle était reconnue pour son savoir-faire (laminage à chaud, briques de cowper, etc.) et son dynamisme ; les huit fourneaux, coeur de l'usine, ont fait sa renommée. L'usine a toutefois connu des périodes plus douloureuses, notamment durant la Seconde Guerre mondiale, avec le travail forcé des prisonniers.

La présence de l'usine et le paternalisme qui lui est associé ont eu un véritable impact au niveau social, sur la vie des ouvriers et de leur famille : instauration d'une véritable identité et solidarité ouvrière (ouvriers sur plusieurs générations, remise de médailles d'ancienneté, etc.), accession à un logement à proximité de l'usine et au confort moderne (règles sanitaires, électricité), possibilité d'accéder à la propriété, mise à disposition d'équipements collectifs et de services novateurs (école primaire, lycée, magasin coopératif, salle des fêtes, hôtels-restaurants, gare ferroviaire, colonies de vacances, etc.). Aussi, l'usine, en plus de donner du travail, permettait à son personnel de se nourrir, se vêtir, se loger et se divertir. A la fermeture du site en 1998, c'est tout le fonctionnement de cet écosystème qui est stoppé.

Le site de l'ancienne usine de Rombas est aujourd'hui en friche : près de 98% des bâtiments industriels, dont les hauts-fourneaux, ont été démolis et la nature reprend ses droits dès qu'elle le peut. Les bâtiments conservés sont des témoins rares de toute l'histoire industrielle et sidérurgique du territoire.

 
Photo aérienne de l'usine de Rombas entre l'année 1950 et 1965
 
Dates clés
 
  • 1870 - Invasion allemande et annexion au Reich
  • 1881 - Fondation de la "Société des Forges de Rombas" par Karl Spaeter
  • 1888 - Naissance de la Rombacher Hüttenwerk im Rombach
  • 1889 - Début des travaux de construction de l'usine sidérurgique
  • 1890 - Allumage des deux premiers hauts fourneaux
  • 1890 - Construction de la liaison aérienne entre les mines de Rosselange et l'usine de Rombas
  • 1893 - Mise en route du troisième haut fourneau
  • 1898 - Mise en route du quatrième haut fourneau
  • 1900 - Mise à feu du cinquième et sixième haut fourneau
  • 1902 - Mise à feu du septième haut fourneau
  • 1903 - Formation de l'établissement complet de l'usine de Rombas
  • 1913 - L'usine de Rombas devient la première des usines lorraines complètes
  • 1917 - Début de la construction du haut fourneau n° VIII
  • 1920 - Mise à feu du haut fourneau n° VIII
  • 1960 - Production quotidienne d'environ 3000 tonnes de fonte par les hauts fourneaux
  • 1978 - Arrêt des Petits Trains et de l'Aciérie
  • 1993 - Arrêt du laminage après utilisation de la palplanche
  • 1998 - Arrêt du dernier haut fourneau en juillet
  • 2001 - Démolition du dernier haut fourneau
Frise chronologique
 

Photos d'archives de l'Usine de Rombas
 
Un peu d'histoire de l'Usine d'Agglomération

L'usine d'agglomération avait pour but de trier, traiter et conditionner le minerai de fer avant de l'envoyer vers les hauts-fourneaux du site. On pouvait découvrir dans l'Usine d'Agglomération, la machine Dwight-Lloyd imaginée par deux américains et arrivée en France après la seconde guerre mondiale en 1945.
 
©AIRDIASOL.Rothan.jpg
 
 
Un peu d'histoire de l'Aciérie de Gandrange…
En 1962, c'était l'annonce officieuse d'un possible projet de construction à Gandrange, d'une immense usine métallurgique à réaliser en trois tranches et comprenant un TFM (Trains à Fers Marchands), des trains dégrossisseurs et une aciérie géante.

En 1964, les Sociétés de Wendel et SIDELOR sous le nom de SACILOR (Société des Aciéries de Lorraine), dans le but unique de concrétiser le projet, d'où la naissance de SACILOR- Gandrange. En 1965, c'était le lancement du chantier, et 2 ans après, le premier train à fers fut mis en route.

Sur d'impressionnantes fondations semblant descendre jusqu'aux entrailles de la terre, s'élevait l'aciérie gigantesque de Gandrange, surnommée la cathédrale d'acier. De 430 mètres de longueur, 150 mètres de largeurs et 80 mètres de hauteurs, avec deux cheminées surplombant à 99,5m d'altitude, elle produisait, en 1969, 49 000 tonnes d'acier. Elle comportait également des gros trains à laminoirs d'une capacité de 3,5 millions de tonnes d'acier par an et selon plus de 300 nuances. Elle était considérée comme l'une des aciéries les plus puissantes d'Europe.

Elle présentait quatre fours adaptés au traitement des fontes phosphoreuses suivant deux procédés : une aciérie Kaldo équipée de deux convertisseurs élaborant en moyenne 235 t d'acier et qui a démarré au mois de septembre 1969, et une aciérie OLP ou oxygène Lance Poudre équipée de deux convertisseurs élaborant en moyenne 250 t d'acier par coulée et qui a démarré au mois de novembre 1971. Chaque four dans sa spécialité étant considéré comme les plus gros du monde.

La capacité annuelle de production de ces deux aciéries, en admettant l'élaboration d'aciers doux, est estimé à 4 millions de tonnes.

Les installations de Gandrange comprennent deux aciéries, un blooming-stabling, sur laminoir à billettes et un laminoir à fers marchands, ainsi qu'une puissante usine à oxygène. Ces différentes installations ont toutes été mises en service entre 1967 et 1971. La fonte arrive principalement des hauts fourneaux de Joeuf, d'Homécourt (usine progressivement fermée de 1969 à 1983) et de Rombas. Elle est transportée par voie ferrée (privée) dans des wagons-poches isothermes dont la capacité est de 150 t ou 200 t de fonte liquide à une température de 1300° environ.

Le train à fil fut modernisé de 1977 à 1979, puis l'aciérie fut dotée de deux coulées continues en 1981 et 1984 avec la rénovation des deux convertisseurs OLP selon le nouveau procédé LBE.

Toutes les aciéries comportaient des systèmes de dépoussiérage. Ces deux procédés permettent d'élaborer plus de 300 nuances d'acier de haute qualité parfaitement adaptés aux nombreuses utilisations des divers produits sidérurgiques fabriqués dans les usines du groupe.

En 1979, les deux fours Kaldo, peu fonctionnels, furent mis en réserve. Le niveau de production de l'aciérie étant ainsi maintenu à 3,4 millions de tonnes d'acier brut traité par an. Elle devient une « aciérie électrique » en 1993, ce qui lui permet d'être épargnée par la crise que connait l'ensemble de la sidérurgie.

L'usine Usinor cède l'aciérie en 1999 pour un franc symbolique au groupe Mittal, qui devient en 2006 Arcelor Mittal.
 
Photos d'archives de construction de l'aciérie de Gandrance
 
Photo d'archives de l'aciérie de Gandrance
 
Photos aériennes de l'aciérie de Gandrange en 2012- ©AIRDIASOL.Rothan


Longtemps laissés à l'abandon, les sites ont été, au fur et à mesure, largement démantelés et font désormais l'objet d'un vaste projet de reconversion urbain...

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